Désurbanisation, aide pour les villageois
La plupart des organisations caritatives travaillent à ou autour de Kinshasa, ou dans les villes de l’est les plus touchées par la guerre. Le reste du pays est plutôt laissé à l’abandon. Les infrastructures les plus basiques, telles que des routes, sont inexistantes ; ce qui fait considérablement augmenter le prix des marchandises. Un sac de ciment à Kinshasa coûte 14$ et 39$ à Tshikapa. Il faut y rajouter le coût du transport jusqu’au village sachant qu’un litre de gasoil coûte 1,4$ à Kinshasa et 3$ à Tshikapa.
Nombreux sont ceux qui migrent vers les villes dans l’espoir de gagner de l’argent et qui aspirent à un plus bel avenir. Malheureusement peu de villageois y trouvent un travail et tombent dans la pauvreté.
Nous avons adopté un bébé abandonné par ses parents ; mais il y a de nombreux enfants abandonnés chaque jour car les parents sont dans une telle situation de détresse qu’ils ne savent plus quoi faire. Les peuples vivants dans la brousse affirment que c’est une chose qu’ils seraient incapables de faire quel que soit leur degré de pauvreté.
Il y a plus de 70 orphelinats à Kinshasa avec environs 4 000 orphelins et 17 000 enfants des rues. Environs 80% de la population n’a pas de vrai travail. Nous avons entendu que quatre familles vivent dans une même maison avec une chambre par famille y compris tous les enfants. Elles se partagent la cuisine, les toilettes et le salon. En grandissant, les enfants partent et vivent dans la rue où les filles se prostituent très jeunes. Il arrive aussi que des familles entières vivent dans les rues car elles ne trouvent nulle part où s’héberger.
Comment pouvons-nous stopper ce fléau? Malgré toutes les difficultés et les obstacles; nous espérons pouvoir prouver que les choses peuvent changer. Notre objectif est d’une part d’offrir l’accès à l’éducation gratuitement et de développer l’agriculture dans la brousse, mais aussi d’offrir un nouveau regard sur la vie aux populations des villages. Parallèlement nous essayons de convaincre les personnes influentes et plus riches de nous aider, dans le but de construire davantage de fermes et d’écoles.
Lors de notre voyage en Europe, ayant pour but de trouver davantage de soutien ; Michel, Marc et leur équipe de la ferme de Mushapo avaient déjà commencé à acheter le matériel nécessaire à la construction de l’école. Ils ont produit 14 000 briques à partir d’argile, débroussaillé le terrain et fait les mesures préalablement nécessaires à la construction du bâtiment. D’autre part, ils ont préparé le bois pour le toit et les fondations. Nous attendons encore le moment opportun pour acheter le ciment, car il est encore très cher en ce moment. En janvier, nous prévoyons d’y retourner avec Michel afin de voir l’évolution du projet.
Nous remercions tout spécialement l’ambassade allemande à Kinshasa pour avoir subventionné le matériel de construction. Ils ont considéré que « le projet est structuré et qu’il est situé dans une zone où il y a très peu d’aide. Cela a joué en votre faveur ». Nous sommes également très reconnaissants envers tous ceux qui permettent de couvrir les frais de notre équipe et de l’ensemble des ouvriers. Presque tous les 120 enfants qui veulent aller à l’école sont parrainés, mais pas tous. Faisons ce que nous pouvons pour donner espoir aux habitants de la brousse et leur offrir une vie meilleure sans qu’ils n’aient besoin de migrer vers les villes et les problèmes qui en sont liés. Merci pour votre aide, nous l’apprécions énormément.